J'aime ma liberté. Pourtant, je me suis engagée avec mon blog. Une publication semaine minimum. C'est dire si je vous aime. Pour l'instant j'ai réussi haut la main, ne le niez pas. Et là, PAF, un boulot alimentaire qui me tombe dessus avec toutes les contraintes "administratives" que cela engendre: j'ai échoué. Je vous ai oubliés. Lamentez vous.
Après avoir travaillé successivement en tant qu'archiviste, comédienne, régisseuse, agent immobilier et vendeuse (sûr que j'en oublie), je suis désormais serveuse dans un restaurant très très sympa sur le Vieux Port ("avèque la Bonne Mère en face de moi"). On ne peut pas éternellement profiter de son chômage. Et c'est bien dommage. Poil au fromage.
J'ai toujours rêvé de devenir serveuse. J'ai saisi ma chance. Après avoir fait jouer (dans un cercle de poker puis pour les casinos Barrière), je fais boire. en vrai, je suis l'Ange du Vice. La preuve: non fumeuse, je me promène toujours avec un briquet, allumeuse que je suis. Je me dis toujours que le choix prime sur tout. Vis ta vie camarade. C'est pas moi qui t'en empêcherais.
Ces vies parallèles, comme je les appelle, nourrissent. Ils vous donnent une légitimité face aux "vrais gens" ("cette fille est instable mais elle est gentille. Paraît-il qu'elle écrit aussi"), de l'argent pour manger et le spectacle du monde qui tourne, bizarrement à votre humble avis.
Des fois, ça donne mal au ventre. On se demande ce qui nous pousse à ne jamais nous asseoir, nous installer et pourquoi tous les mondes, toujours, nous intéressent. Pourquoi toujours vouloir toucher chaque flamme du feu de cheminée ?
Et puis un énième personnage de l'une de vos vies parallèles vous interroge et vous demande: "et après Marseille vous partirez où ?". Et là votre coeur déborde de reconnaissance : "qui sait ?".
Une seule certitude: j'écrirai et je jouerai. Restons sérieux. Elle est là ma stabilité.
On n'a qu'une vie paraît-il. J'avais pas remarqué.
