Voilà un post qui ne plaira pas à mon amie Anne-Violaine.
Anne-Violaine, c'est une romantique, même pas égoïste, comme Beigbeder. Une pure et dure qui croit même que l'Amour dure plus de trois ans. Elle est toujours classe et gentille. Sauf quand on (je, surtout) parle de Beigbeder. "que fait cette merde chez toi ?" m'a-t-elle brusquement lancée un jour en voyant un exemplaire de l'ami Frédéric négligemment (tu parles: vive la provoc !) posé sur mon canapé Ikea.
J'ai eu peur (et pourtant, elle n'est pas grande).
Chez Beigbeder, elle ne voit que stupre et cynisme. Je ne suis pas d'accord.
C'est un égocentrique, certes, gâté, certes, insupportable, toujours certes, MAIS drôle, cultivé et finalement réaliste. Et en plus il aime les livres.
Du coup, moi je l'aime tout le temps Beigbeder (ce post me permet de vérifier que mon compagnon me lit pour de vrai). Notamment dans mes périodes d'euphorie suprême (il y en a). Dernièrement, j'en traversais justement une qui me fatiguait beaucoup: elle m'empêchait carrément de vivre. Essayer donc de marcher en volant. Vous allez galérer c'est rien de le dire. Ce qui explique d'ailleurs que je ne publiais plus de post (du coup, combien malheureux et abandonnés vous deviez vous sentir ! J'en tremble.)
Ni une ni deux: je reprends mes citations favorites: "les suicidaires sont vraiment des gens invivables", "peut-on être heureux et, si oui, à quelle heure ?", "en quoi se recyclent les sangsues ? Et c'est ainsi que je suis devenu critique littéraire", bref, celles qui me font rire et qui s'imbriquent constamment avec les poétiques "mon problème, c'est que tu es la solution", "il faut trouver la personne avec laquelle on a envie de s'emmerder", qui débouchent sur la plus belle: "tout est beau avec toi, même moi".
Au fond, ce qui est précieux chez Beigbeder c'est qu'à force de chercher à démentir son cynisme, voilà un auteur qui nous fait avancer les pieds dans la glaise et la tête dans les étoiles. Et... attendez que je calcule... Mais oui: mon amour pour lui a d'ailleurs bien plus de trois ans !
Anne-Violaine a toujours raison.
